Que crève la démocratie !

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Classé dans : Lectures Mots clés : élections

La démocratie, comme le capitalisme d'ailleurs, est devenue l'horizon indépassable de notre époque ; tout discours qui tendrait à la remettre en cause est disqualifié d'avance : on ne veut tout simplement pas l'entendre. La démocratie, pourtant, a surtout fait jusqu'à présent la preuve de son échec. Le monde qu'elle domine est toujours un monde de soumission, de privation et de pauvreté. Le droit de vote est censé assumer à lui seul l'expression de la volonté populaire  mais croit-on encore que quoi que ce soit puisse changer grâce à des élections ?

Léon de Mattis

Toujours fermer sa gueule, la peur au bide, être éduqué, oppressé, exploité, parqué. N'avoir comme seule possibilité que de vendre sa force de travail et pour seul mot à dire qu'un bulletin de vote. Mais donner sa voix, c'est se taire, se soumettre : c'est abandonner son pouvoir à un représentant. Qui peut prétendre décider à la place des autres ? Une fois tous les cinq ans, croire qu'on peut choisir.

Mais choisir quoi ? Qui ? Nos bourreaux ? Ceux qui nous exploitent ? Ceux qui nous enferment ? Ceux qui nous fichent, nous contrôlent ? Choisir entre cinq ou vingt candidats de merde qui, de toute manière, ne peuvent que mettre en place la même politique ? Choisir la sauce à laquelle on va être mangé ? Alors qu'on pourrait pendre le cuistot et foutre le feu à la cantine ! Aussi, quand certains décident d'ouvrir leur gueule à grands coups de pavés pour cracher révolte et rage contre ce monde de merde, surgit une bouffée d'air qui rappelle que seule la lutte compte. La lutte contre ce système d'exploitation capitaliste et contre tous les outils et artifices qui lui permettent de perdurer. La démocratie n'est que l'un d'eux, un des modes possibles de gestion politique au service du capital et de la classe dominante.

Pendant la campagne électorale des présidentielles de 2007, un peu partout en France, des dizaines de permanences politiques de tous bords sont attaquées (au moins cinq ont brûlé), des bureaux de vote et des relais de télé sont sabotés. Et puis des voitures et des drapeaux français qui s'enflamment, des vitrines qui tombent... d'la barricade et du pavé ! À Avignon, Montpellier, Villeurbanne, Paris et Millau, plusieurs personnes sont incarcérées pour s'en être pris à la démocratie par diverses actions. Ces actes parlent d'eux-mêmes et leurs auteurs sont pour nous des camarades, des pyrotechniciens de la lutte des classes.

En Avignon, si le PS a été pris pour cible, ce n'est pas pour faire le jeu d'un autre parti ; cette action n'est pas non plus l'œuvre de quelques déçus de la politique des socialos qui auraient trahi la classe ouvrière comme l'ont affirmé les journaux. Il a été visé pour ce qu'il est, l'un des représentants et gestionnaires d'un système à éradiquer. Il est donc une cible parmi d'autres. C'est la représentation politique elle-même qui était visée et non une mauvaise gestion. D'ailleurs, tous les partis, de l'UMP à la LCR, ont condamné le geste : cohésion de ceux qui font partie du même camp !

Nous sommes toujours dans une société de classes, peu importe qui est élu, il n'y changera rien. Bien au contraire, car c'est le rôle de ses dirigeants que de maintenir et de défendre la domination et les intérêts de la classe capitaliste. Les légères différences, sur la forme, ne font que camoufler le fait que sur le fond ils ne peuvent appliquer qu'une seule et même politique : celle dont le patronat a besoin pour assurer la pérennité du système et engranger toujours plus de profit. Si, pour l'État, l'heure est à l'offensive avec le tout sécuritaire, la précarisation, la flexibilité, les dérégulations, les privatisations, ce n'est pas en raison de choix politique ou d'une quelconque dérive. C'est pour répondre aux contraintes et aux impératifs économiques mondiaux du capital. Ce système ne peut être réformé, il doit être détruit.

Janvier 2008, Collectif de soutien aux incendiaires engeolé-e-s

Classe contre classe

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