Halte à la répression en Turquie !
Pour la libération immédiate et pour l'arrêt des poursuites contre les anarchistes et contre tous les prisonniers politiques en Turquie !
MANIFESTONS LE MARDI 26 JUIN
RENDEZ-VOUS À 18H30
AU TROCADÉRO À PARIS
Quelques jours après la manifestation du 1er mai, à laquelle les anarchistes ont pris part, la police a perquisitionné et cassé plusieurs lieux alternatifs et arrêté soixante militants anarchistes. 51 ont été libérés quatre jours après mais 15 doivent encore passer en procès pour accusation terroriste. Ils sont accusés d'appartenance à une organisation terroriste pour avoir été en possession d'un ouvrage de Kropotkine, retrouvé chez ces derniers. Neuf d'entre eux sont encore en prison à l'heure actuelle et six autres, dans d'autres villes (Izmir, Ankara, etc.) ont depuis été arrêtés, ce qui porte à quinze le nombre d'anarchistes emprisonnés depuis le début du mois de mai. Depuis le 11 juin 2012, douze d'entre eux ont entamé une grève de la faim, malgré des conditions d'encadrement sanitaire très mauvaises.
Cette opération s'inscrit dans un cadre plus large de durcissement de la répression, ces dernières années, contre les opposants au parti au pouvoir, l'AKP. Ce gouvernement, à la fois conservateur islamiste et néolibéral sur le plan économique, détruit l'environnement et les droits des travailleurs, des femmes, des kurdes et des minorités ethniques et religieuses (alevis notamment) ou des minorités sexuelles (LGBTT). La situation des femmes, en particulier, devient de plus en plus problématique avec les menaces d'interdiction de l'avortement et l'augmentation des violences masculines (violence physique et harcèlement sexuel).
L'État turc mène une politique de terrorisme d'État, comme en témoigne le massacre perpétré à Roboski le 28 décembre 2011, au cours duquel 34 personnes dont 19 enfants ont été tuées lors d'un bombardement. Les militants sont emprisonnés, torturés, agressés physiquement par des nervis fascistes manipulés par l'État turc ou par les forces de répression. Désormais, les lois antiterroristes de 1991 peuvent servir à enfermer tous les opposants, sans procès, pendant plusieurs années. Plusieurs milliers de prisonniers politiques croupissent dans les prisons turques, dans l'isolement, pour leurs opinions politiques. C'est ce qui est en train de se passer pour les quinze anarchistes actuellement en prison depuis plus d'un mois. Les conditions de détention sont très mauvaises et génèrent des conflits, les prisons sont surpeuplées (manque de lits notamment) et les militants vegan ou végétariens ne peuvent respecter leur régime alimentaire.
Afin de casser les solidarités à l'intérieur de la prison, l'État sépare les militants emprisonnés. À l'extérieur, la solidarité s'organise à Istanbul. Solidarité politique avec des manifestations devant les prisons et une campagne de sensibilisation vers la population. Solidarité financière aussi pour soutenir le mouvement et aider les compagnes et compagnons en détention. Des actions de solidarité ont également eu lieu partout dans le monde, notamment en Allemagne, en Suisse et à Lyon.