L’entonnoir 05/06/2019
Le bagne des fous
Vous avouerez que mon aspect pathologique était une raison bien vague pour m’arrêter et le délit de vagabondage un motif bien incertain pour me retenir, vérification faite de mon identité […] Il m’est impossible de pactiser avec les psychiatres, impossible de souffrir des geôliers. Si, dans l’affirmation de ma révolte, je ne vais pas jusqu’au meurtre, c’est qu’alors je me trouverais définitivement votre prisonnier […] Je n’ai rien à vous dire de mes sentiments à votre égard sinon toute mon admiration pour le malade D., qui, après avoir passé une douzaine d’années dans des maisons de fous, essaye périodiquement d’assommer ses gardiens.Ainsi s’adressait le 4 février 1950 le jeune poète surréaliste Stanislas Rodanski au médecin chef de la section Henri-Colin de l’hôpital psychiatrique de Villejuif, où avait ouvert, le 3 mars 1910,un quartier de sûretéréservé auxaliénés criminels, vicieux, difficiles, habitués des asilles
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