A bas Loppsi ! A bas l'Etat !

Après 12 mois de grève, des milliers de sans-papiers d'ile de france n'ont
obtenu qu'un addendum au guide des bonnes pratiques
destiné aux préfets
(une victoire, selon la CGT) et quelques promesses non tenues. Il y a deux
mois, ils se sont installés à la Cité de l'immigration (à Porte dorée, Paris 12)
pour réclamer des préfectures le récépissé de dépôt de demande de
régularisation promis qui leur donne autorisation de séjour et de travail
pour 3 mois. Mais il y a trois semaines, la direction a décidé de fermer
le musée jusqu'à ce qu'ils libèrent la salle qu'ils occupaient, juste en
face de l'entrée (louée par le musée pour l'organisation d'événements tels
qu'un championnat de baby foot). Un accord a été passé entre le musée et
le syndicat : les sans-papiers ne passent plus la nuit dans le musée, ils
peuvent venir de 9h à 19h, deux pièces sont mises à leur disposition pour
faire leurs dossiers, dans les vestiaires (derrière les chiottes). Coincés
entre le chantage des préfectures (on n'examine pas vos dossiers si vous
ne cessez pas votre occupation) et celui des syndicats (l'accord passé
avec le gouvernement en fait des intermédiaires obligatoires pour déposer
leurs dossiers), ils n'ont plus que l'espoir chacun d'être à son tour
convoqué en préfecture pour la délivrance de ce récépissé. Ceux qui le
décrochent vont chercher du travail, et quittent donc le mouvement, en
espérant que leur autorisation sera renouvelée après les trois mois ; les
autres patientent, sans argent, souvent sans logement, et dans l'oubli
médiatique.
Appel à manifester mardi 26 octobre à 12h devant la Salpêtrière (square Pierre et Marie Curie, métro St Marcel) en direction de la Tiru bloquée.
Depuis mardi, des éboueurs bloquent la plus grosse usine d'incinération de déchets de France (Tiru). Les deux énormes cheminées ont cessé de cracher leurs fumées. Les ordures de 18 communes sont acheminées vers les autres centres, non bloqués. L'incinération produisant du chauffage collectif, il doit se faire avec du fuel (plus cher).
Les renforts seront particulièrement bienvenus pour rester sur le piquet la nuit. Samedi soir, l'ambiance (et le feu de bois) compensait le froid.
Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (Syctom)
43 rue Bruneseau
RER-C Bibliothèque-F.Mitterand ou Métro Pierre-Curie
Depuis des siècles, les Roms sont réprimés dans toute l'Europe et sous tous les régimes. C'est la République qui en 1889 encourage ses préfets à « refouler purement et simplement » les « bandes nomades », en 1895 fait recenser les « bandes d'errants » venus d'Europe de l'Est, en 1912 les oblige à détenir un carnet anthropométrique, en 1939 les assigne à résidence (y voyant une possible « cinquième colonne ») ; et si c'est le gouvernement de Vichy qui les a fait interner dans des camps, c'est la République qui les y a maintenus, parfois jusqu'en mai 1946.
Hier chassés, fichés, exterminés. Aujourd'hui chassés et fichés. Demain libres ?