Après les meurtres à Charlie Hebdo et leurs suites, les propos racistes se répandent au rythme d’un battage médiatique insensé qui, tout en prétendant se démarquer de l’extrême-droite, induit l’idée que les Arabes seraient dangereux.
Après la tuerie dans les locaux du journal Charlie Hebdo, un nombre record de personnes se sont rassemblées. Elles affirment être Charlie, victimes d’une attaque contre la liberté d’expression. La communauté nationale chante son hymne, applaudit ses flics et appelle ses dirigeants à défendre la République contre la barbarie.
Nous ne sommes pas de cette communauté. Nous sommes du côté des victimes quotidiennes des patrons, des matons, des flics, des militaires. Du côté de ceux qui n'ont pas plus la liberté de s’exprimer que celle de circuler, de se loger, de vivre. Et du côté de ceux qui subiront les conséquences de la guerre déclarée contre le terrorisme.
« La France est-elle encore un pays riche ? À juste titre, les lecteurs de Réponse à tout, également contribuables, s’interrogent. Éléments de réponse », par Jacques Calvet*…
* « Le patron le plus médiatique de l’Hexagone », « grand commis de l’État », « capitaine d’industrie », « patron dans l’âme », « défenseur de l’automobile française », L’Humanité, 1er octobre 1997.
Quand des gens sont pointés pour leurs alliances avec des ennemis politiques, la réponse-type est du genre : « C’est pas parce qu’on est ami avec un facho qu’on est forcément facho »…
Suite à la mort d’un opposant au barrage du Testet, tué par une grenade de la gendarmerie, deux manifestations ont eu lieu au même moment, l’une pour rendre hommage, dans le calme, autorisée, l’autre appelant à une riposte populaire face aux violences policières. N’est-il pas incohérent de se retrouver, pour dénoncer les violences policières, aux côtés de politiciens souhaitant accéder au pouvoir, et donc exercer la répression ? Plus généralement, les bons sentiments ne peuvent-ils pas mener à soutenir les pires politiques ? C'est le point de vue développé dans le numéro 2 de la revue Frustration, dans un article intitulé « Pourquoi il faut détester les humanitaires ».
Avec différentes personnes, en différents endroits et à différentes époques, des problèmes identiques se posent de façon récurrente dans les expériences collectives. « Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que, dans nos collectivités, les savoirs qui auraient pu constituer une culture des précédents soient aussi peu présents ? Que pourrait-il se passer si une attention était désormais portée à ces savoirs que fabriquent les réussites, les inventions et les échecs des groupes ? », se sont demandé les auteurs de Micropolitiques des groupes, qui analysent un certain nombre de ces problèmes récurrents dans nos pratiques collectives.