Les 29 et 30 octobre de 13 heures à 22 heures
salle Olympe de Gouges, 15 rue Merlin, 75011 Paris
métro Père Lachaise ou Voltaire
débats, concerts, restauration
89.4 MHz FM en région parisienne et par Internet :
Des sans-papiers dans un squat : deux raisons d'expulser
Depuis quatre ans, au 94 rue des Sorins à Montreuil, une ancienne usine abandonnée était devenue la maison de 300 personnes, africaines, avec ou sans papiers. Elles y avaient construit des chambres, des enfants y ont grandi. Ni douche ni toilettes, des cafards et parfois des rats, mais au moins pas dehors. Jusqu'à ce que les autorités décident qu'ils doivent quitter leur habitation. Puisqu'on leur dit que c'est à cause de l'état du bâtiment qu'ils doivent partir, ils se cotisent et installent à leurs frais des sanitaires, du carrelage, des sorties de secours, ils signent une convention avec la mairie et le fournisseur d'eau et entament des démarches pour mettre l'électricité aux normes, et sont même prêts à payer un loyer au propriétaire ; mais ils ne profiteront jamais de leurs travaux : la Préfecture envoie des centaines de CRS les déloger au petit matin du 31 juillet. Ils ne pourront pas récupérer leurs affaires, ceux sans papiers sont arrêtés, les autres dispersés, dans la violence (voir la vidéo En bas de chez moi).
La Mairie les autorise alors à s'installer dans un square. Après les premières nuits pour certains sans même une couverture, ils installent des tentes et des bâches, qui les protègent plus ou moins bien du vent et de la pluie, mais qu'ils devront transporter puis réinstaller sur un terrain de foot. L'autorisation de la Mairie ne valait que jusqu'au 31 août. Alors que le square était fréquenté et situé dans un quartier passant, le terrain de foot est à l'écart et invisible depuis la rue...
Beaucoup ont vu déjà - et peuvent voir encore tourner sur Internet - les images efffrayantes d'attaques répétées (en juillet dernier) contre la maison squattée du 74 rue des Caillots à Montreuil, par
une bande de mercenaires armés de barres de fer, de bombes lacrymogènes et emmenés par le propriétaire lui-même (un certain Hafid Hafed, agent immobilier).
Seule la solidarité du voisinage et des camarades des occupants avait
alors permis de faire échouer ces attaques, évidemment menées au
milieu des vacances et en pleine journée, sous l'œil complaisant - pour ne pas dire complice - de la police de Montreuil, celle-ci
protégeant d'abord les nervis occupés à tenter de détruire la maison,
avant de laisser le proprio se replier tranquillement, en bon ordre,
avec ses troupes.
Telle est la réalité de la luttte pour un logement décent dans ce pays.
Telle est la réalité du rapport de force quotidien existant entre
l'État, les propriétaires et les mal-logés en lutte, à Montreuil et
partout ailleurs.
Le procès de la maison de la rue des Caillots (ainsi que 2 autres
squats sur Montreuil) se tiendra CE MARDI 13 SEPTEMBRE à partir de 14
heures (venez à 13h30 pour differ et être à l'heure) au TRIBUNAL D'INSTANCE DE MONTREUIL, au 62 rue Franklin,
93100 Montreuil (métro Mairie de Montreuil, ligne 9)
La solidarité est une arme.
Soyons nombreux à leur témoigner notre soutien.
Samedi 10 septembre à 14 heures, rendez-vous au 178 rue Robespierre (métro Robespierre) pour participer à la manifestation des expulsés de Bagnolet, pour soutenir les expulsés des campements, qui sont un des terrains de la mobilisation. Les expulsés n'ont plus rien de rien (on ne leur a pas laissé prendre leurs affaires, bâches, matelas et couvertures ont disparu, ils n'ont plus qu'à dormir sur le trottoir...) mais la manif de soutien de samedi est maintenue. En espérant que ça fera venir d'autres soutiens, et qu'accessoirement ça leur montrera que tout le monde ne s'en fout pas. Et puis il y a toujours l'espoir que ces luttes arrivent à converger, les luttes des plus opprimés.
Jeudi dernier, des policiers de Porte des Lilas
ont menacés de demander à la préfecture d'expulser le mini-campement des
expulsés du 178 rue Robespierre. Selon eux, le fait qu'il y ait une
banderole politique ("expulsés du 178 rue de robespierre, relogement et
régularisation pour tous") et qu'il y ait des matelas et un abri sur
place prenant toute la largeur du trottoir serait inadmissible.
Les travaux de démolition du 178 rue de Robespierre sont quasiment
terminés, mais les expulsés n'ont toujours aucune proposition réelle. Les
autorités cherchent manifestement à en finir avec leur présence sur
l'espace public.
Samedi est l'occasion de montrer qu'à Bagnolet ils sont toujours présents
et que le problème de leur expulsion par la mairie de Bagnolet n'est
toujours pas réglé.