Il y a des années que l'on discute beaucoup parmi les anarchistes de cette question ; et, comme il arrive lorsqu'on discute passionnément à la recherche de la vérité, on se pique ensuite d'avoir raison. Lorsque les discussions théoriques ne sont que des tentatives pour justifier une conduite inspirée par d'autres motifs, il se produit une grande confusion d'idées et de mots.
Rappelons au passage, surtout pour nous en débarrasser, les simples questions de mots, qui ont parfois atteint les sommets du ridicule, comme, par exemple : nous ne voulons pas l'organisation mais l'harmonisation, nous sommes opposés à l'association mais nous admettons l'entente, nous ne voulons pas de secrétaire ou de trésorier, parce que c'est un signe d'autoritarisme, mais nous chargeons un camarade de s'occuper du courrier et un autre de l'argent ; et passons à la discussion sérieuse. Il y a parmi ceux qui se disent anarchistes deux fractions : les partisans et les adversaires de l'organisation. Si nous ne pouvons nous mettre d'accord, tâchons au moins de nous comprendre.
Et avant tout, distinguons, puisque la question est triple :
- l'organisation en général, comme principe et condition de la vie sociale, aujourd'hui et dans la société future ;
- l'organisation du parti anarchiste ;
- l'organisation des forces populaires et, en particulier, celle des masses ouvrières, pour résister au gouvernement et au capitalisme.
Et comment procéder à cette révolution que nous voyons se préparer lentement dans la société et dont nous aidons l'avènement par tous nos efforts ? Est-ce en nous groupant par corps subordonnés les uns aux autres ? Est-ce en nous constituant comme le monde bourgeois que nous combattons en un ensemble hiérarchique, ayant ses maîtres responsables et ses inférieurs irresponsables, tenus comme des instruments dans la main d'un chef ? Commencerons-nous par abdiquer pour devenir libres ? Non, car nous sommes des anarchistes, c'est-à-dire des hommes qui veulent garder la pleine responsabilité de leurs actes, qui agissent en vertu de leurs droits et de leurs devoirs personnels, qui donnent à un être son développement naturel, qui n'ont personne pour maître et ne sont les maîtres de personne.
Tribunal de Grande Instance de Créteil
Rue Pasteur Valléry Radot
Tel : 01.49.81.16.00
Moyens d'accès : Métro : ligne Balard-Créteil, station Créteil Université
Quelle horreur, ces pochetrons qu'on ramasse évanouis dans les caniveaux ! s'écrient en chœur les alcooliques qui ne sont jamais tombés si bas. Cette différence spectaculaire leur permet de nier leur propre dépendance, les dégâts tout aussi réels infligés à leur organisme. Même déni chez les racistes modérés. Ils ne sont pas comme ces gros bœufs qui n'hésitent pas à claironner : Si je vote Le Pen, si je vomis nègres et ratons, c'est parce que je suis incapable de tolérer la différence !
Or, cette variété de racistes est quasiment une vue de l'esprit. La grande majorité préfère avancer des explications : Je suis raciste parce que... (objectivement, les immigrés sont inférieurs et dangereux), Je ne suis pas raciste, mais... (objectivement, les immigrés sont inférieurs et dangereux), Je suis antiraciste, mais... (les immigrés ne m'y aident pas et je vais vous détailler en quoi objectivement, ils sont inférieurs et dangereux).
Ces derniers temps, les médias font de gros efforts pour fournir de nouvelles justifications. Délinquance, machisme, terrorisme, intégrisme religieux, etc. Faux débats, montés de toutes pièces pour détourner l'attention des méfaits du gouvernement ? Évidemment ! Sans compter qu'en période de crise, les boucs émissaires sont toujours les bienvenus... Mais quels que soient leurs mobiles, cette peur savamment inoculée ne reste-t-elle pas imprimée dans beaucoup d'esprits ?