L’entonnoir, émission critique de la psychiatrie (le mercredi de 9h30 à 10h30 sur Radio libertaire), avec Constance et Vincent qui présentent le numéro 5 de la revue Sans remède, journal de critique et de témoignage sur la psychiatrie (76 pages sans aucun soignant).
La réalité étant ce qu’elle est, il peut être tentant de l’enjoliver, et même les pires horreurs peuvent se donner des airs d’idéal. Mais peut-on se contenter de fantasmes quand notre réalité est insupportable ?
Dans une société qui nous pousse à la pacification tout en déclarant la guerre à ses ennemis, extérieurs ou intérieurs, et en exerçant sa violence sur tous les autres, la lutte n’est-elle pas la seule voie qui nous permette d’aller vers la réalisation de la liberté, de l’égalité et de la justice ?
Autrefois considérées comme inférieures biologiquement, les prostituées sont aujourd’hui décrites comme fortes, courageuses, indépendantes, jusqu’à représenter le modèle de la femme emancipée. Ces discours opposés servent pourtant à justifier la même réalité : des femmes traitées comme des marchandises.
Cette chosification est poussée à l’extrême dans la maternité de substitution (gestation pour autrui), puisque le travail de la mère porteuse constitue son existence même, de jour comme de nuit.
Puisqu’elle ne peut pas être un objet bien que traitée comme telle, l’individue se dissocie, se représentant son corps comme séparé d’elle-même et comme seul objet d’une transaction commerciale qui ne concerne pas son Moi désincarné. Ce processus permet de survivre à l’insupportable, mais non sans graves conséquences. On l’observe par ailleurs chez les victimes de traumatismes de guerre ou de torture…
Après les meurtres à Charlie Hebdo et leurs suites, les propos racistes se répandent au rythme d’un battage médiatique insensé qui, tout en prétendant se démarquer de l’extrême-droite, induit l’idée que les Arabes seraient dangereux.
Après la tuerie dans les locaux du journal Charlie Hebdo, un nombre record de personnes se sont rassemblées. Elles affirment être Charlie, victimes d’une attaque contre la liberté d’expression. La communauté nationale chante son hymne, applaudit ses flics et appelle ses dirigeants à défendre la République contre la barbarie.
Nous ne sommes pas de cette communauté. Nous sommes du côté des victimes quotidiennes des patrons, des matons, des flics, des militaires. Du côté de ceux qui n'ont pas plus la liberté de s’exprimer que celle de circuler, de se loger, de vivre. Et du côté de ceux qui subiront les conséquences de la guerre déclarée contre le terrorisme.
« La France est-elle encore un pays riche ? À juste titre, les lecteurs de Réponse à tout, également contribuables, s’interrogent. Éléments de réponse », par Jacques Calvet*…
* « Le patron le plus médiatique de l’Hexagone », « grand commis de l’État », « capitaine d’industrie », « patron dans l’âme », « défenseur de l’automobile française », L’Humanité, 1er octobre 1997.
Quand des gens sont pointés pour leurs alliances avec des ennemis politiques, la réponse-type est du genre : « C’est pas parce qu’on est ami avec un facho qu’on est forcément facho »…