Depuis des siècles, les Roms sont réprimés dans toute l'Europe et sous tous les régimes. C'est la République qui en 1889 encourage ses préfets à « refouler purement et simplement » les « bandes nomades », en 1895 fait recenser les « bandes d'errants » venus d'Europe de l'Est, en 1912 les oblige à détenir un carnet anthropométrique, en 1939 les assigne à résidence (y voyant une possible « cinquième colonne ») ; et si c'est le gouvernement de Vichy qui les a fait interner dans des camps, c'est la République qui les y a maintenus, parfois jusqu'en mai 1946.
Les actes particulièrement violents contre les Roms suscitent l'indignation de la gauche, qui y retrouve une attitude de gauche (au moins dans certaines déclarations)... avec à l'horizon les élections de 2012. Les journées de revendication à venir seront un tremplin soit pour amplifier la lutte soit pour l'alternance. Contre la révolte face aux injustices, les urnes ne peuvent qu'amener au pouvoir une gauche tout autant gestionnaire du capitalisme que la droite.
Il reste au coeur de la jeunesse, et la jeunesse n'est pas une question d'âge, des héros comme Nestor Makhno, Buenaventura Durruti, Louise Michel... On pourrait y voir un dangereux culte de la personnalité. Ne doit-on pas y voir plutôt la culture des valeurs qu'incarnent ces héros populaires et libertaires : l'intégrité, la révolte, le courage, cette
passion, cet amour de l'humanité ?