Face aux conséquences de la crise financière et pour sauver l’État de la faillite, le gouvernement grec réduit drastiquement ses dépenses au détriment de la population, tellement en colère que même les retraités se sont affrontés aux policiers. Gestion du capitalisme contre justice sociale : c’est dans la rue que ça se règle, et les anarchistes y sont bien sûr présents.
C’est le titre du dernier livre de Jean-Pierre Levaray : le désir fantasmé qui traverse l’esprit d'ouvriers pressurés et jetés au profit d’actionnaires invisibles. Politiquement, cette colère doit être alliée à la réflexion pour déboucher sur l’action collective, qui seule peut permettre une rupture radicale avec le capitalisme : plus qu’un patron, c’est un système qui est à détruire.
Abou et Jef font partie du collectif des expulsés de Bagnolet, que la mairie a fait expulser de leur squat avant de le faire détruire au bulldozer, jetant des dizaines de personnes à la rue en plein hiver, et mettant fin à un squat ouvert il y a onze ans. Avec Tidiane, sans-papiers du collectif de Vitry, ils nous parlent de leurs luttes.
Tidiane est sans papiers, toujours en lutte pour sa régularisation et celle des autres membres du collectif de Vitry ; c’est également un artiste, qui s’exprime par le dessin.
Contre l’idée de méritocratie (à chacun selon son mérite) ou le sentiment que ceux qui souffrent devraient en être récompensés, la réalité montre que seul un rapport de force suffisant permet de gagner quelque chose, et que le mérite est une notion contraire à l’égalité.
Pour beaucoup, les sans-papiers sont au mieux des pauvres immigrés, au pire une menace, dans tous les cas une catégorie sur laquelle sont collées nombre d’idées reçues, mises à mal si on les considère pour ce qu’ils sont avant tout : des individus, ayant chacun son histoire.
Le 14 janvier 2010, les sans-papiers de Vitry se sont fait evacués par la police du trottoir des impôts qu’ils occupaient depuis trois mois. Laurent et Sylvie font le point sur cette lutte, à partir de laquelle ils développent des réflexions sur la lutte d’un point de vue plus global, notamment sur le rôle des anarchistes dans les luttes dites réformistes.
Lundi matin donne la parole à Tidiane, un des membres du collectif des sans-papiers de Vitry, qui occupent le trottoir du centre des impôts depuis deux mois et demi pour obtenir leur régularisation. Il nous parle de l'Afrique, de l'exil, de la vie en Europe et de la lutte, et nous aide ainsi à comprendre l'importance de ce combat pour l'égalité et la liberté.