Les soirées lecture de la librairie du Monde libertaire
Vendredi 2 mars 2012
à partir de 19h30
Thème du jour : Gratter la croûte jusqu'au sang
Pikékou et Robert (animateurs de l'émission Artracaille) et quelques autres viendront discuter avec vous de ce bouquin qu'ils ont lu et aimé : L'intranquille
de Gérard Garouste et Judith Perrignon
145 rue Amelot, Paris 11
Métro Oberkampf, Filles du Calvaire, République
Je suis le fils d'un salopard qui m'aimait. Mon père était un marchand de meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés. Mot par mot, il m'a fallu démonter cette grande duperie que fut mon éducation. À vingt-huit ans, j'ai connu une première crise de délire, puis d'autres. Je fais des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais l'enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n'ai été qu'une somme de questions. Aujourd'hui, j'ai soixante-trois ans, je ne suis pas un sage, je ne suis pas guéri, je suis peintre. Et je crois pouvoir transmettre ce que j'ai compris.
La démocratie, comme le capitalisme d'ailleurs, est devenue l'horizon indépassable de notre époque ; tout discours qui tendrait à la remettre en cause est disqualifié d'avance : on ne veut tout simplement pas l'entendre. La démocratie, pourtant, a surtout fait jusqu'à présent la preuve de son échec. Le monde qu'elle domine est toujours un monde de soumission, de privation et de pauvreté. Le droit de vote est censé assumer à lui seul l'expression de la volonté populaire mais croit-on encore que quoi que ce soit puisse changer grâce à des élections ?
La Révolution, c'est la création de nouvelles institutions, de nouveaux groupements, de nouveaux rapports sociaux. La Révolution, c'est la destruction des privilèges et des monopoles ; c'est un nouvel esprit de justice, de fraternité, de liberté qui doit rénover toute la vie sociale, élever le niveau moral et les conditions matérielles des masses en les appelant à prendre en mains la détermination de leur destin, par leur propre action directe et consciente. La Révolution, c'est l'organisation de tous les services publics par ceux-là mêmes qui y travaillent, dans leur propre intérêt et dans celui du public. La Révolution, c'est la destruction de tous les liens coercitifs ; c'est l'autonomie des groupes, des communes, des régions. La Révolution, c'est la libre fédération sous la poussée de la fraternité, des intérêts individuels et collectifs et de la nécessité de produire et de se défendre. La Révolution, c'est la constitution d'innombrables groupements libres correspondant aux idées, aux désirs, aux besoins, aux goûts de toutes sortes qui existent dans la population. La Révolution, c'est la formation et la disparition de milliers de corps représentatifs au niveau des quartiers, des communes, des régions, des nations et ces corps, qui n'ont aucun pouvoir exécutif, servent à faire connaître et à harmoniser les désirs et les intérêts de gens proches ou éloignés les uns des autres, et agissent en informant, en conseillant, en donnant l'exemple. La Révolution, c'est la liberté éprouvée dans le creuset des faits. Et la Révolution dure tant que dure la liberté, c'est-à-dire tant que d'autres ne profitent pas de la lassitude qui survient dans les masses, des inévitables déceptions qui suivent les espoirs excessifs, des erreurs et des fautes humaines toujours possibles, pour arriver à constituer, avec l'aide d'une armée de conscrits et de mercenaires, un pouvoir capable de faire la loi, d'arrêter le mouvement là où il en est et de mettre en branle la réaction.
Juan Gamero, F. Rios, Mariona Roca, Mitzi Kotnik - VF
Documentaire sur l’Espagne libertaire de 1936 dans lequel une trentaine d’anciens militants anarchistes témoignent de l’application concrète de l’anarchisme par plusieurs millions de personnes en Catalogne et en Aragon.
ENTRÉE LIBRE
145 rue Amelot, 75011 Paris
métro République/Oberkampf/Filles du Calvaire