Les soirées lecture de la librairie du Monde libertaire
Après la librairie... c'est encore la librairie !
→ Vendredi 3 février à partir de 19h30
Thème du jour : Les utopies concrètes ←
Yann, simple lecteur et quelques autres viendront discuter avec vous de ce bouquin qu'ils ont lu et aimé :
1974. Une vingtaine de jeunes décide de démontrer par l'exemple qu'on peut travailler sans patron et refuser la société de consommation.
Cette BD autobiographique en deux parties raconte d'abord leur installation dans une ancienne Minoterie, leur expérience de vie en commun, de quasi autarcie et d'autogestion.
La seconde se concentre sur l'évolution des idéaux au fil des années, la difficulté de réaliser une utopie concrète... les petits grains de sable dans les rouages d'une utopie qui ne saura résister au temps, aux contraintes de la cohabitation et aux aspirations individuelles.
Pour autant, les protagonistes (qui témoignent en fin de l'ouvrage) — y compris ceux qui étaient enfants à l'époque — ne regrettent pas cette aventure et conseillent même au contraire de continuer à tenter les expériences de vie en commun et d'autogestion !
145 rue Amelot, Paris 11ème
métro République/Oberkampf/Filles du Calvaire Ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h30
et le samedi de 10h à 19h30.
Pour passer de la société actuelle à la société égalitaire, les syndicats peuvent et doivent jouer un rôle extrêmement utile et peut-être nécessaire. J'en suis convaincu et c'est bien pourquoi je voudrais qu'on les juge à leur juste valeur et qu'on garde toujours présente à l'esprit cette tendance naturelle qui est la leur à
devenir des corporations fermées tendant seulement à défendre les intérêts catégoriels égoïstes ou, pire encore, ceux des seuls syndiqués. Et ceci, afin de mieux pouvoir combattre cette tendance et empêcher que les syndicats ne deviennent des organes de conservation. Il en va de même avec les coopératives. Je reconnais qu'elles peuvent être d'une extrême utilité : elles habituent les ouvriers à gérer leurs propres affaires et leur propre travail ; ce sont, au début de la révolution, des organes qui fonctionnent et sont tout prêts pour organiser la distribution des produits et servir de centres d'attraction autour desquels pourra se réunir la masse de la population. Et c'est bien pourquoi je lutte contre cet esprit de boutique qui tend naturellement à s'y développer : je voudrais qu'elles soient ouvertes à tous, qu'elles ne donnent aucun privilège à leurs membres et, surtout, qu'elles ne deviennent pas, comme c'est souvent le cas, de véritables sociétés anonymes capitalistes qui emploient et exploitent des salariés et spéculent sur les besoins du public.
Personnellement, je pense que tels qu'ils sont en régime capitaliste, les coopératives et les syndicats ne mènent pas naturellement, de leur propre force intrinsèque, à l'émancipation de l'homme (c'est sur ce point que porte la controverse). Je pense qu'ils peuvent produire le mal comme le bien, qu'ils peuvent être, aujourd'hui, des organes de conservation sociale comme de transformation sociale et servir, demain, la réaction comme la révolution ; selon qu'ils se limitent à leur rôle propre qui est de défendre les intérêts actuels de leurs membres, ou qu'ils sont animés et travaillés par l'esprit anarchiste qui leur fait oublier les intérêts au profit des idéaux. Et par esprit anarchiste, j'entends ce sentiment hautement humain qui aspire au bien de tous, à la liberté et à la justice pour tous, à la solidarité et à l'amour entre tous ; sentiment qui n'est pas le privilège exclusif des seuls anarchistes proprement dits mais qui anime tous les hommes qui ont
du coeur et une intelligence ouverte.
Au moment où le jugement en appel était rendu contre les sans-papiers accusés de l'incendie du CRA de Vincennes, appel était lancé à se rassembler devant le centre de rétention reconstruit.
Pour empêcher les manifestants de s'approcher et de se faire entendre des prisonniers, les keufs les ont encerclés et arrêtés, puis en ont désigné et accusé trois, qui passeront en procès.