Des sans-papiers dans un squat : deux raisons d'expulser
Depuis quatre ans, au 94 rue des Sorins à Montreuil, une ancienne usine abandonnée était devenue la maison de 300 personnes, africaines, avec ou sans papiers. Elles y avaient construit des chambres, des enfants y ont grandi. Ni douche ni toilettes, des cafards et parfois des rats, mais au moins pas dehors. Jusqu'à ce que les autorités décident qu'ils doivent quitter leur habitation. Puisqu'on leur dit que c'est à cause de l'état du bâtiment qu'ils doivent partir, ils se cotisent et installent à leurs frais des sanitaires, du carrelage, des sorties de secours, ils signent une convention avec la mairie et le fournisseur d'eau et entament des démarches pour mettre l'électricité aux normes, et sont même prêts à payer un loyer au propriétaire ; mais ils ne profiteront jamais de leurs travaux : la Préfecture envoie des centaines de CRS les déloger au petit matin du 31 juillet. Ils ne pourront pas récupérer leurs affaires, ceux sans papiers sont arrêtés, les autres dispersés, dans la violence (voir la vidéo En bas de chez moi).
La Mairie les autorise alors à s'installer dans un square. Après les premières nuits pour certains sans même une couverture, ils installent des tentes et des bâches, qui les protègent plus ou moins bien du vent et de la pluie, mais qu'ils devront transporter puis réinstaller sur un terrain de foot. L'autorisation de la Mairie ne valait que jusqu'au 31 août. Alors que le square était fréquenté et situé dans un quartier passant, le terrain de foot est à l'écart et invisible depuis la rue...
Lire la suite de Habitants contre autorités : la lutte des expulsés de la rue des Sorins à Montreuil (93)
Début février, l'incendie d'un camp de Roms à Ivry fait un mort. 120 personnes se réfugient dans un gymnase, qu'ils quitteront trois semaines plus tard, la mairie s'apprêtant à les virer, pour s'installer dans la nuit sur un terrain vague. Jérémie et Sébastien (11 et 13 ans), qui vont dans un collège juste en face, sont venus en parler à Radio libertaire avec Francis, Sylvie, Laurent et Nicolas.
Lire la suite de « Ils volent des baignoires » (Racisme et idées reçues à l'encontre des Roms)
par Sylvie
Quelle horreur, ces pochetrons qu'on ramasse évanouis dans les caniveaux !
s'écrient en chœur les alcooliques qui ne sont jamais tombés si bas
. Cette différence spectaculaire leur permet de nier leur propre dépendance, les dégâts tout aussi réels infligés à leur organisme. Même déni chez les racistes modérés
. Ils ne sont pas comme ces gros bœufs qui n'hésitent pas à claironner : Si je vote Le Pen, si je vomis nègres et ratons, c'est parce que je suis incapable de tolérer la différence !
Or, cette variété de racistes est quasiment une vue de l'esprit. La grande majorité préfère avancer des explications : Je suis raciste parce que...
(objectivement, les immigrés sont inférieurs et dangereux), Je ne suis pas raciste, mais...
(objectivement, les immigrés sont inférieurs et dangereux), Je suis antiraciste, mais...
(les immigrés ne m'y aident pas et je vais vous détailler en quoi objectivement, ils sont inférieurs et dangereux).
Ces derniers temps, les médias font de gros efforts pour fournir de nouvelles justifications. Délinquance, machisme, terrorisme, intégrisme religieux, etc. Faux débats, montés de toutes pièces pour détourner l'attention des méfaits du gouvernement ? Évidemment ! Sans compter qu'en période de crise, les boucs émissaires sont toujours les bienvenus... Mais quels que soient leurs mobiles, cette peur savamment inoculée ne reste-t-elle pas imprimée dans beaucoup d'esprits ?
Lire la suite de "Je suis antiraciste, mais..."
par Sylvie
Il n’y a qu’une façon de faire la guerre : la sale.
(Cavanna, quand il était jeune)
July n’a pas mâché ses mots dans son éditorial (Libération du 11 septembre 2002) oui à la guerre (contre l’Irak) de 1991, non à celle de 2002 !
)
Parions qu’une fois la guerre commencée, il se trouvera de bonnes raisons pour ramer dans le sens du courant ! Ce genre de revirement éclair serait tout à fait dans sa manière et dans celle des journalistes en général. Puisque ces évènements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs…
En attendant, la perspective d’une intervention en Irak ne suscite pas le même consensus que pour le Kosovo ou l’Afghanistan. N’empêche. L’antimilitarisme est carrément passé de mode. Tous médias confondus, ou presque, on ergote, on justifie ou on regrette mollement, on y pense… et puis on oublie. L’intendance suit sans discuter, reprenant à son compte une morale furieusement « tendance » : la guerre, remède miracle à l’oppression !
La morale, en général, c’est bien quand ça ne coûte pas cher, ou quand ce sont les autres qui payent. Et pour un gouvernement, c’est surtout bien quand ça rapporte.
Seule une poignée d’irréductibles ne désarme pas : non, la guerre n’est pas une solution à quelque problème que ce soit, jamais, nulle part, d’aucune façon ! Le remède est pire que le mal, cela se vérifie toujours ! Mais où sont passés les antimilitaristes radicaux, si nombreux et si virulents il y a seulement trente ans ?
Lire la suite de « Objectif zéro morts » (chez nous)
Marc, Marius, Milan et Ambre, élèves au Lycée autogéré de Paris (Lap), Jérémie et Sébastien, dans un collège traditionnel, et Laurent et Sylvie, animateurs de Lundi matin sur Radio libertaire (et parents d’élèves), en discutent.
Lire la suite de Menaces sur l’avenir du Lycée autogéré de Paris