Contre l’idée de méritocratie (à chacun selon son mérite) ou le sentiment que ceux qui souffrent devraient en être récompensés, la réalité montre que seul un rapport de force suffisant permet de gagner quelque chose, et que le mérite est une notion contraire à l’égalité.
Pour beaucoup, les sans-papiers sont au mieux des pauvres immigrés, au pire une menace, dans tous les cas une catégorie sur laquelle sont collées nombre d’idées reçues, mises à mal si on les considère pour ce qu’ils sont avant tout : des individus, ayant chacun son histoire.
Le 14 janvier 2010, les sans-papiers de Vitry se sont fait evacués par la police du trottoir des impôts qu’ils occupaient depuis trois mois. Laurent et Sylvie font le point sur cette lutte, à partir de laquelle ils développent des réflexions sur la lutte d’un point de vue plus global, notamment sur le rôle des anarchistes dans les luttes dites réformistes.
Le 19 octobre 2010, les sans-papiers de Vitry-sur-Seine réunis en collectif en ont eu marre d’attendre une régularisation toujours à venir : ils ont occupé le centre des impôts. Évacués le soir même sur ordre du préfet, ils sont restés sur le trottoir. Les policiers sont finalement repartis ; eux n’ont pas bougé. Depuis, ils tiennent le trottoir jour et nuit, décidés à ne pas le quitter d’eux-mêmes sans avoir obtenu une régularisation pour tous, sans conditions.